Inktober 15 : Fantôme

Se pourrait-il que j'arrive enfin à respecter le rythme d'un texte par jour ? Je ne vais pas m'emballer trop vite non plus !

C'est la nuit la plus étoilée que je n'ai jamais connue. Tout est calme dans la maison, il fait un peu plus froid qu'à l'ordinaire.

Doucement, je me blottis sous ma couette et continue d'observer les astres à travers le velux.

Puis mon cœur se serre lorsque je me souviens que nous avions l'habitude de les regarder ensemble. C'était notre rituel, notre moment de connexion le plus profond, même s'il était le plus silencieux de tous.

Alors ce soir, quand je regarde la Grande Ourse, j'espère au fond de moi que tu la regardes aussi. Mais si j'en étais persuadé au début, je perds espoir aujourd'hui et je me détourne de ce spectacle qui n'est plus que douleur.

Mes yeux me piquent, et une perle salée coule sur ma joue. Mon cœur se serre. J'étouffe.

Tandis que je me laisse sombrer, je sens une main me rattraper un instant. J'ai fermé les yeux sans m'en rendre compte et en les rouvrant, je suis partagé entre la stupeur et une immense joie.

Tu es là devant moi. Pas comme avant, mais là quand même, à demi-transparente.

— Tu dois te battre et me laisser partir.

Ta voix vibrante m'arrache un sourire malgré tout.

— Laisse-moi partir, je ne suis plus qu'un fantôme condamné à errer sur terre. Tant que tu n'accepteras pas que je suis en paix, je serai coincé ici, sans pouvoir vivre ni mourir.

— Mais je ne peux pas te perdre, j'ai besoin de toi, murmuré-je dans un souffle douloureux.

— Je ne suis plus qu'un fantôme du passé, mais je serai éternellement dans ton cœur. Souviens-toi de moi, mais fais-le avec amour. Efface ta colère, je serai enfin libre, sans cet aspect fantomatique.

— Te reverrai-je ensuite ?

Le spectre s'avance et m'attrape les mains. Un frisson me parcourt.

— Je ne serai jamais vraiment partie.

Je ne peux retenir une étreinte, même si elle semble irréelle. Sentant à quel point ma douleur l'emprisonne, je la regarde dans les yeux et, d'une voix cassée, je dis :

— Trouve le repos, ton fantôme ne sera plus prisonnier ici. Je regarderai les étoiles pour me souvenir de toi.

Et dans un souffle glacé, elle disparaît enfin.

Voici un écrit qui sert mon propre coeur tant la perte d'un être cher est quelque chose de difficile pour moi.

Mélissa Thouseau